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apprendre en famille
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2 mai 2005

Le récit de mon AAD (accouchement à domicile)

Le récit suivant est celui que j'ai fait sur magicmaman quelques jours parès la naissance de notre fils Audren . Ca me fait tout drôle de le ressortir aujourd'hui .

Voici, voilà le récit de mon accouchement !
Les 4 grands et mon compagnon sont partis pour une semaine à coté de Guérande et je suis restée à la maison avec Audren; j'ai donc le temps de raconter  et d'avoir l'ordi !!! parce qu'à 5 passionnés d'ordi ça fait peu de temps chacun par jour
Dans un demi sommeil , j'ai senti une bulle éclater dans mon ventre, pas trop bien réveillée je me demandais si c'était la poche des eaux qui s'était rompue .En regardant l'heure, j'ai vu qu'il était 3 heures du matin. Je me suis levée pour vérifier si je perdais du liquide amniotique et de quel couleur il était . C'était bien du liquide et il était clair, donc pas d'inquiètude . Je me suis recouchée et j'ai attendu encore plusieurs minutes car je voulais que les quelques contractions que j'avais soient plus fortes et plus constantes . Puis , je me suis décidée à appeler Joëlle , la sage-femme qui nous accompagnait, car elle avait tout de même au moins une heure et demie de route . Mon coup de fil a réveillé Christian . Bien que je l'ai assuré qu'il n'y avait rien d'urgent et qu'il pouvait se rendormir , il préférait veiller ; il a finalement accepté de se recoucher . Il était plus de 5 heures quand Joëlle est arrivée . Mes contractions étaient encore sporadiques, elles se faisaient plus fortes quand je m'asseyais,mais comme j'avais envie de dormir encore, Joêlle m'a rassurée en me disant que ( selon son expression) " je pouvais vivre ma vie " . Finalement , le jour s'est levé et les enfants aussi    Nous avons donc pris le petit déjeuner tous ensemble . J'ai pris une douche et je me suis habillée . Les contractions se raréfiaient , j'étais ennuyée car je craignais d'avoir dérangée Joëlle pour rien . Finalement, midi a sonné et nous avons déjeuné, mais Joëlle m'a fait boire quelques gouttes de teinture mère de sabadilla dans un verre d'eau pour provoquer des contractions plus efficaces . L'ambiance était très gaie et mon fils de 8 ans nous a fait rire en nous expliquant avec le plus grand sérieux qu'il avait vu un monsieur bouger ses oreilles à la télé et bien sûr, il a essayé d'en faire autant, sans succès . Après le repas, je me suis installée sur le canapé et Joëlle m'a proposé un massage du ventre avec de l'huile essentielle de clous de girofle pour , toujours, accélerer les contractions et les rendre efficaces . Et ça a été vraiment parfait : le massage était très agréable et pourtant , j'ai ressenti de plus en plus intensément les contractions d'un vrai travail .
J'ai pu comparer avec la méthode " perfusion d'ocytocine " que j'ai eu pour mon premier accouchement . J'avais aussi perdu les eaux et je n'avais pas de contractions . Comme toutes les futures mamans , j'avais bien appris ma leçon : venir à la maternité dès la perte des eaux, ne pas se mettre debout pour que le cordon ne passe pas avant le bébé, accepter les touchers vaginaux pour évaluer l'état du col et son ouverture ( au risque d'apporter des germes dans ce milieu stérile) et pour finir la perf .
Tout l'inverse de ce que j'ai vécu avec Joëlle .Pendant qu'elle me massait nous discutions à batons rompus, les enfants jouaient devant l'ordi ou regardaient la télé . Quand les contractions ont été bien installées, Joëlle s'est pris un thé et j'ai repris mon tricot . Mais j'ai du le laisser assez rapidement car je sentais bien que le bébé se préparait à sortir . Je suis donc aller m'installer dans notre chambre . J'avais de plus en plus mal, mais en même temps , j'étais rassurée que ce soit enfin le bon moment... le temps n'avait plus grande importance car de toutes façons, il n'y avait plus moyens de faire route arrière ; mais je sais qu'il était 18 heures car j'ai entendu le générique d'urgence à la télé et je me suiis fait la reflexion que ce serait dans la maison qu'il y aurait la véritable urgence maintenant .
Comme je gémissais de plus en plus, Christian a passé la tête par la porte en me demandant si je voulais qu'il reste . Je lui ai répondu non, mais qu'il vienne de temps  en temps pour me voir, ce qu'il s'est appliqué à faire . Je ne voulais pas me sentir abandonnée , mais je ne voulais pas non plus qu'il reste à me voir avoir mal alors que ce n'était qu'un temps de préparation , nécessaire, même s'il était douloureux .J'avais installé le lit de bébé en bois contre notre lit et je pouvais m'en servir pour me redresser . Un peu plus tard, c'est Joëlle qui est arrivée en me demandant si je voulais qu'elle reste , et là , j'ai trouvée qu'elle était vraiment arrivée au bon moment, juste quand j'avais besoin de me sentir soutenue . Elle s'est d'abord placée en face de moi et je lui ai dit que j'avais envie de vomir, ce à quoi elle m'a répondu que c'était normal et que c'était bien parce que le bébé n'allait pas tarder à arriver .Il faisait très chaud et j'étais en sueur; comme j'ai les cheveux assez longs, ils me collaient au visage . Elle m'a proposé de les attacher, mais j'ai refusé : en fait je ne voulais pas qu'elle s'éloigne de moi, même pour aller chercher un élastique et puis je ne savais pas si'j'arriverais à rester suffisament immobile le temps qu'elle m'attache les cheveux car je ressentais le besoin de changer de position toutes les 3 secondes pour m'adapter ; J'ai repensé à ma chatte qui venait d'avoir eu 4 chatons, et je me suis dit " au moins , moi , je n'en aurai qu'un à passer " Mais je trouvais qu'il était plus difficile à passer que ma fille ( mon second accouchement)J'ai ressenti le besoin de vider mes intestins , ce qui ne m'était pas arrivé pour mes deux précédents . Entre temps Christian est revenu et là , je lui ai demandé de rester . Joelle est passé dans mon dos... il lui aurait été de toutes façons impossible de rester face à moi car je prenais trop appui sur le lit de bébé en y collant parfois mon front ou mon menton . Elle me coachait en me donnant des indications de positions . Elle a essayé également de me soulager en me massant le dos; mais je préférais ne pas être touchée pour être libre de mes mouvements ce qu'elle a rapidement compris . Commme je commençais à en avoir marre et à être fatiguée, j'ai parlé à mon bébé et j'ai lancé comme une litanie " descends, descends " et j'ai essayé un truc qui à ma grande surprise a marché : j'ai touché mon ventre de haut en bas pour montrer le chemin au bébé et je l'ai senti qui suivait mon doigt . Mais il restait encore à sortir et j'avais beau sentir que c'était tout près, ce n'était pas encore assez   :rolleyes: Entre chaque contraction, je sentais qu'il remontait et j'avais l'impression d'avoir un bébé yoyo et de m'épuiser pour pas grand chose . J'ai entendu Joëlle qui expliquait à Christian que le bébé remontait entre chaque contraction parce que je n'étais pas prête à le laisser sortir . Comme ce n'était pas du tout ce que je ressentais , j'ai reparlé à mon bébé en lui disant "sors, sors" et en me concentrant pour me dilater au maximum de manière à ce qu'il appuie et ne remonte plus  . En fait, j'ai compris plus tard , pourquoi il était plus difficile à faire sortir que ma fille .
Joëlle s'est mise à appuyer sur mon périnée et m'a expliquée que c'était pour que je n'ai pas de déchirure, ce qui a été efficace. A un moment j'ai senti que la tête était enfin passé, mais Joëlle a eu un geste qui m'a fait lui dire " ca fait mal ça !" elle m'a alors expliqué qu'elle venait de lui dégager le bras car le petit coquin était descendu avec la main sur le visage . Encore une ou deux poussées et bébé était là . Dans une autre discussion une maman se demandait ce que ça apportait de plus de découvrir le sexe du bébé à la naissance : si elle avait entendu le cri de Christian quand il a vu le bébé sortir " c'est un garçon !" alors que Joëlle n'avait même pas eu le temps de regarder, je pense qu'elle ne se poserait pas la question ; nous n'avions pas de préférence marquée puisque nous avons déjà   :garcon:  :fille:  :garcon:  :fille:, mais c'est toujours magique de découvrir ce que la vie vous apporte .Il était 2 ou 3 minutes avant 20 heures ! Joëlle a enveloppé notre petit bout dans une serviette et je l'ai pris contre moi alors que nous étions toujours relié par le cordon, mais je n'ai pas pu rester longtemps comme celà parce que j'avais les jambes qui tremblaient à cause de l'effort musculaire, alors comme j'avais peur de faire tomber Audren, je l'ai confié à son papa et les enfants sont entrés . J'ai été ébahie par l'attitude d'Erell, notre petite d'un an et demi qui était émerveillée par le bébé qui ne voulait plus le quitter et qui essayait de le toucher . Après , j'ai un peu de mal à me souvenir de la chronologie , j'ai fait téter Audren, j'ai pris une douche et j'ai manger . J'ai toujours regretter lors de mes précédents accouchements d'être obligés d'atttendre le lendemain pour me laver et manger, là c'était tellement simple . A peu près deux heures après la naissance d'Audren , et bien sur que Joêlle m'ait retiré et montré le placenta , Joëlle est repartie chez elle et nous avons commencé notre nouvelle vie à sept .
Je suis vraiment heureuse d'avoir pu vivre cet accouchement comme nous l'avions espéré et d'avoir trouvé une accompagnante aussi talentueuse et respectueuse que Joëlle .
Même si je ne craignais pas l'accouchement, je n'aurais jamais tentée l'expérience sans elle car mon conjoint a dèjà perdu sa première femme qui est morte dans ses bras ; il n'était pas concevable de lui faire accepter une décision qui pouvait le mettre mal à l'aise . Avec Joëlle, il s'est senti suffisament en confiance pour me suivre dans cette fabuleuse expérience de vie qu'a été la naissance d'Audren .  :happy2:
Mais ce choix s'inscrit vraiment dans notre histoire et je comprends que d'autres préferent tenter l'aventure seule plutôt que de devoir retourner en structure où elles savent d'avance que leurs désidératas ne seront pas pris en compte ! C'est vraiment dommage qu'il y ait si peu de sages-femmes qui acceptent de suivre les femmes à domicile et encore plus dommage qu'il y ait si peu de possibilités de choix .
Je vous souhaite un bel accouchement selon vos désirs .  :smile:   

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Commentaires
G
Merci pour ce magnifique et fascinant récit ! j'en ai les larmes aux yeux !
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  • Famille recomposée,nous avons choisi l'instruction en famille appelé aussi l'école à la maison ou homeschooling,et aussi de faire naitre notre dernier petit bout à la maison . Mais vivre en famille est avant tout une grande aventure ou nous apprenons tous
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